Nous portons tous les cicatrices de notre passé ; certaines plus secrètes et plus profondes que d'autres. C'est de celles-ci dont il est question dans ces images. Les personnes que j'ai photographiées m'ont toutes confié une histoire de leur passé, plus marquante et douloureuse que les autres, mais qui a fondé leur personnalité.
Résumé par un mot qui incarne tous ses effets néfastes, ce traumatisme est inscrit sur un morceau de papier qui est ensuite brûlé et dont les cendres parsèment le visage de la personne qui l'a vécu. Pour chaque histoire, j’ai réalisé une photographie de la personne posant avec le mot proche de sa bouche ou devant sa bouche, pour symboliser la peur et la difficulté de raconter son vécu par le langage ; une photographie du mot en train de brûler qui incarne le lâcher prise par rapport au traumatisme passé ; et une image de la personne posant avec les cendres du papier, incarnant les stigmates de la douleur passée qui, d’une certaine façon, embellissent la personne qui l’a endurée. 
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J'ai ainsi voulu créer une poésie, un langage nouveau qui se défait de l'ancien langage parfois blessant ou mal compris, pour le brûler à l'instar du tourment passé. Il n'en reste plus que quelques cendres, arborées fièrement par le modèle photographié, symboles d'une souffrance qui, au-delà du mal, a pu apporter une force, un recul, une part de vie supplémentaire qui arme pour l'avenir.